Après ce premier cycle, j’avoue que je repars dans le suivant guère confiante.
J’ai soudainement très peur de ne jamais avoir de cycles réguliers… Et qui dit cycle irrégulier, dit aussi moins de chanced'avoir un bébé.
Alors avant de recommencer le comptage des jours et les prises de tête sans nom, un rendez-vous Gygy s’impose. Au moins on fera le point sur tout ça et je pourrai envisager la suite plus sereinement.
Papy est à l’hôpital, je sais bien que ça va très mal même s’il ne dit rien et garde toujours le sourire.
Après mon rendez vous, je monterai deux étages plus haut et irai comme chaque jour l’embrasser et passer du temps avec lui.
11h20.
Avec seulement 20 minutes de retard, je pose mon gracieux derrière sur la chaise du cabinet de Gygy, notes en main et ayant la ferme intention de lui dire que c’est bien gentil mais que des cycles de 53 jours c’est pas possible.
Je commence à lui faire l’inventaire de mes symptômes au jour le jour grâce aux notes de mon agenda avant d’être coupée sec :
« Vous venez d’arrêtez la pilule, laissez le temps à votre corps de se remettre en route ! Il n’y a pas de raison que vous ne soyez pas enceinte d’ici six mois. Si vous ne l’êtes pas, revenez me voir. En attendant frottis et je vous prescris de l’Acide Folique »
De l’Acide Folique ? Mais heu… J’ai pas envie d’être défoncée à l’acide moi !
Aaaaah ! C’est de la Vitamine B9 pour éviter les malformations du tube neural chez le bébé et le Spina Bifida ? Aaaaaah ! Autant pour moi, merci Docteur !
Une ordonnance et un frottis plus tard, je montais toute guillerette les deux étages de l’hôpital pour embrasser Papy.
Je suis si triste de le voir là, dans son bas de pyjama bleu marine et son maillot de corps repassé impeccablement par Mamie, assis devant cette petite table d’hôpital en train de manger seul.
A ma vue, et surpris de me trouver là à cette heure, un grand sourire illumine son visage me demandant pourquoi je ne suis pas au bureau.
Alors, sans savoir pourquoi, je lui raconte tout, mon arrêt pilule, et mon rendez-vous gynéco avec cette promesse que dans les six mois j’aurai certainement un bidon tout rond.
Mais Papy se met à fondre en larmes… Il sait qu’il n’aura pas le temps de connaitre mes enfants… Nous sommes le 17 avril 2009…