VEF Blog

Et là, le déclic.

Aujourd'hui, la donne a changé car on connait bien ce problème et pour éviter que l'organisme maternel élimine les futures grossesses, après un accouchement on administre une injection d'anti-D qui neutraliseront les anticorps destructeurs de la mère.
On le fait après chaque grossesse, en cas de fausse-couche, en cas d'avortement ou de saignement pendant la grossesse et en préventif à partir du sixième mois de grossesse (plus sure de la date, mais on y reviendra plus tard)

Sauf que cette piqure, je ne l'ai jamais reçue à l'hôpital et l'on dispose seulement de 72h pour l'administrer à partir des premiers saignements.

J'apprendrai par la suite, qu'en cas de fausse couche précoce elle n'est pas obligatoire mais juste donnée à titre préventif car il y a très peu de risque qu'un échange sanguin ait pu se faire entre l'embryon et le sang maternel.

Mais sur le moment présent, je n’avais qu’une seule crainte.

 Que cet oubli de m’administrer cette injection compromette mes chances de mettre en route une nouvelle grossesse.

Déjà là, j’avais très peur…

 Et si, dans la mesure où j’avais des pertes de sang depuis le début de ma grossesse j’avais déjà développé des anticorps ? Et si c’était mon corps qui avait tué mon Bébé Cellule croyant à une attaque ?

Et si….

Il fallait que je fasse quelque chose, et vite, les 72h allaient bientôt se terminer.

Je ne voulais pas rappeler les urgences, non, hors de question…

Je sais bien que pour eux une fausse couche est un événement anodin, je sais bien qu’ils voient chaque jour des cas tellement plus importants, je sais bien qu’ils ne sont pas là pour faire dans l’empathie mais non…

J’avais été trop marquée par cet épisode et par le comportement inhumain du médecin, je ne pouvais pas y retourner pour leur dire « heu coucou c’est encore moi, faudrait pas me faire une injection par hasard vu que mon rhésus est négatif ? »

Seul mon Généraliste pouvait me tirer de ce bourbier.

En un coup de fil, après m’avoir dit qu’il était profondément désolé pour moi, il faxait à ma pharmacie l’ordonnance pour une injection de Rhophylac 300.

J’avais rendez vous chez lui le soir même afin qu’il me fasse ma piqure précédemment récupérée à la pharmacie qui me l’avait commandée en urgence.

Dans la salle d’attente, par curiosité j’ai ouvert la boite et ait  découvert avec horreur la grosseur de l’aiguille ! Ca allait encore être une bonne partie de poilade ce truc !

Et en effet ! Plantée dans mon postérieur, je l’ai bien sentie passer ma grosse aiguille, puis, le produit qui brule en se diffusant… J’avais mal mais ça me faisait du bien car je savais que cet acte clôturait ce cauchemar…(maso j'vous dis!)

Lundi 10 mai, un an jour pour jour après que Papy soit parti, tout était fini et mon ange l’avait rejoint dans des coïncidences de dates qui m’ont longtemps perturbée…

Si bébé Cellule avait tenu, le terme de ma grossesse était estimé au 17 janvier 2011, soit deux ans jour pour jour après le décès de mon oncle adoré.

Coup du sort ou signe du destin, mon Bébé Cellule portait en lui des dates qui me faisait souffrir, en rejoignant les étoiles il me laissait avec la certitude qu’un autre Bébé, un Bébé aux dates bonheur m’attendait…