L’été avançait doucement, je partais confiante.
Une fausse couche est une étape fréquente dans le parcours d'une femme, souvent elle passe même inaperçue. La nature fait bien son travail et élimine d’elle-même les embryons présentant des anomalies.
Dans 80% des cas ces anomalies sont d’ordre chromosomique.
Il n’y avait donc aucune raison que cela se reproduise.
Cet été, je le sentais, allait enfin nous apporter cette grossesse tant attendue.
Nous étions détendus, heureux, allions nous Pacser mi aout, nous étions en vacances…
Mais une fois de plus, rien ne se passait comme prévu.
J’avais devant moi 6 mois de Clomid. Les deux premiers cycles ont donné de belles ovulations bien que de plus en plus tardives dans le cycle.
De bébé, aucun…
Peut importe, on savait bien que ça ne pouvait pas marcher à tous les coups, un couple sans problème de fertilité n’a que 25% de chance par cycle de faire un enfant.
Les mois suivant se sont montré catastrophiques…
D’ovulation il n’y avait plus, je ne répondais plus au traitement…
Là, le moral en a pris un coup. Je savais que j’arrivais au bout de la solution la plus simple, et que, si ça ne marchait plus la suite allait être beaucoup plus compliquée pour moi.
19 octobre 2010.
Gygy me laisse encore un cycle voir deux sous Clomid pour « confirmer » que ça ne marchait plus.
Perte de temps inutile je le savais et je voyais bien que mes ovaires s’étaient remis en pause boudant les directives données par les cachets.
J’avais l’impression de ne plus avancer, de ne pas être prise au sérieux, pour Gygy trois mois de plus c’était rien, pour moi, pour nous, c’était trois mois interminables qui nous éloignaient encore davantage de notre chance de faire un bébé…
Début décembre 2010.
De nouveau le cabinet de Gygy…
-Ah oui, en effet vous ne répondez plus au traitement
-Sans blague ? Bon la suite c’est quoi ?
-On va attaquer quelque chose de plus fort.
Le traitement sera le même que dans le cadre d’une insémination et sensiblement pareil que pour une FIV.
Je vous le dit tout de suite c’est contraignant et difficile moralement.
Chaque jour vous vous ferez des injections à heure fixe dans le ventre de Gonal-F qui agira sur la croissance de vos follicules.
Chaque matin prise de sang pour contrôler où en sont les hormones de l’ovulation, chaque soir échographie vaginale pour mesurer la taille des follicules et contrôler qu’il n’y ait pas d’hyperstimulation.
Quand les dosages hormonaux seront corrects et que le follicule dominant aura atteint une taille dite de maturité on déclenchera votre ovulation par une dernière piqure d’Ovitrelle. L’ovulation se faisant 36h après l’injection il vous faudra avoir des rapports le soir même de la piqure et le lendemain pour ne pas louper le coche.
Je vais vous faire une prise en charge à 100% de la Sécurité Sociale. Ce sont des traitements onéreux mais maintenant que tous les examens préalables ont été réalisés, que ça fait presque deux ans que vous avez arrêté la pilule et qu’il n’y a toujours pas de grossesse cette prise en charge sera acceptée.
Et ne vous inquiétez pas ! Elle sera valable jusqu’en 2015 on a le temps !
2015… J’espère bien que je serai maman avant 2015…
En sortant du cabinet je suis dépitée et heureuse à la fois.
Heureuse car enfin j’ai une vraie solution pour remettre en marche mon corps et me donner enfin une vraie chance d’avoir un bébé.
Dépitée car ça va être très lourd à gérer et je ne comprends pas pourquoi j’ai autant de prise de sang et d’échographie à faire…
Pour avoir des amies dans la même situation que moi mais suivies par d’autres médecins, elles n’ont qu’une ou deux prises de sang et échos à faire en cours de traitement pour cibler le déclenchement de l’ovulation.
Mais pas tous les jours…
Il va falloir une sacrée organisation, notamment au niveau de mon travail.
Je dois aller au Labo pour la PDS à la première heure le matin et la radiologie ferme à 16h50. Finissant le travail à 17h et étant à 20 minutes de la clinique ça va être sport.
Heureusement mon chef est compréhensible, avec son accord je pourrai partir du bureau plus tôt chaque soir pour aller à la clinque et je rattraperai mes heures le matin même.
Ca sera donc debout 5h20 chaque matin, PDS, rattrapage d’heures, clinique pour échographie puis piqure dans le ventre chaque soir à 21h.
Programme chargé et fatiguant mais ma chance est là, je ne la laisserai pas passer.
N'oubliez pas que vous pouvez participer au concours Rogé Cavailles jusqu'au 24 aoùt!
Commentaires
oui c'était lourd...surtout que Gygy était complétement à côté de la plaque... vous verrez par la suite
j'ai retrouvé mes ordonnances ce matin et j'ai haluciné de revoir tout ça, les échos tous les jours, les pds pareil, je vous ferai une photo du "planning" vous allez virer!
sinon oui, dans l'ordre des choses (de gygy) c'était ça jusqu'au++++
Quel incroyable protocole... et tu ne nous as pas dit : combien de temps à tenir le rythme? Chaque cycle jusqu'au ++ ?
Dit comme ça, ça à l'air facile Mais je pense qu'il faut sacrément être préparé psychologiquement pour le faire et que le désir d'enfant soit un désir du plus profond de son coeur.... Tu réussiras, c'est évident....
Vanille je suis sure que si tu en aurai été capable
pace que passé l'organisation à mettre en place c'est une vraie chance de pouvoir avoir des traitements comme ça
et puis tu sais, une fois pris dans le bain ça se fait bien, on a notre petite routine, la vie s'organise autour de ça mais ça s'intégre plutôt pas trop mal
le plus chiant c'est de batailler au tel pour avoir les rdv ou quand tu dois aller manger quelque part, emmener une petite glacière pour garder ta piqure au frais. mais tout ça, c'est que de l'organisation
courage vouq allez y arriver
Ca fait plus penser à de la torture qu'autre chose ce traitement, ça a dû être une période horriblement épuisante physiquement et moralement, tu es très forte si tu as tenu le coup, moi j'en n'aurai pas été capable, c'est sûr!!