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Titre du blog : Baisse ta Culotte c'est Gygy qui pilote!
Auteur : baisse-ta-culotte
Date de création : 16-07-2012
 
posté le 22-08-2012 à 20:57:42

Le "parle dans le micro" de Mrs Poulpe

Ola!

 

Vacances obligent (oui je bulle comme une baleine au milieu de la piscine, n'appellez pas Greenpeace, s'il vous plait) je ne pensais pas pas publier d'interview cette semaine.

C'était sans compter sur Mrs Poulpe, qui m'a renvoyé son joli témoignage et qui me permets de vous faire partager une interview fraiche comme une Rose! 

 

 

 

 

Hello You! Une pitite présentation pour commencer ? Nom (ou pseudo si tu préfères) âge, parfum de glace préféré ?

 

Bijour Madame, je me présente : Mrs Poulpe, 35 ans un peu tassés. Et les glaces "çaylemal", ça finit par des cuisses en forme de magnum. Mais bon, si tu insistes, je ne suis pas contre une douzaine de boules chocolat, pistache, melon, framboise, steak haché, caramel,... avec des pépites au chocolat… et du caramel fondu…et des éclats de noisettes... et des miettes de spéculoos… et une pointe de chantilly.

 

- Bienvenue parmi nous ! Quand et comment t'es venu l'envie d'avoir un bébé? C'était une évidence pour toi ?


Ah grande question.

Pas une évidence du tout cette envie au sens où ça te prend aux tripes, où depuis toujours tu sais que tu veux être mère sinon tu ne t’accompliras pas, etc. Je me suis toujours dit qu’un enfant me plairait très certainement, que c’était une étape probable de ma vie, mais rien de plus. Très abstrait en fait. Je pensais qu’un jour un déclic se produirait, l’envie soudaine, le truc qu’on lit dans les magazines quoi. Mais non, jamais vraiment en fait.


Et les années ont commencé à défiler. Vers 30 ans j’ai commencé à me dire qu’il faudrait y penser, tic tac tic tac. Mais toujours rien de viscéral donc. Ce n’est pas politiquement correct mais c’est la pression sociale, la peur des regrets et l’horloge biologique qui m’ont motivée. Je vous rassure, aussi la certitude d’être avec la bonne personne.


Mais voilà, un partenaire domestique de 7 ans plus jeune… On a fini après pas mal de temps et de compromis par se lancer : moi j’ai attendu, lui a avancé ses projets. Pour moi donc début des essais un peu après mes 31 ans.

 

- Après quelques temps de niquage intensif et toujours pas de baby je suppose que tu as commencé à te poser des questions ?


En fait, je suis tombée enceinte au premier cycle d’essai…et j’ai fait une grossesse extra-utérine. Le gynéco qui m’a opérée m’a dit« Au moins, on est sûrs de ça fonctionne » Que nenni ! Un an plus tard, toujours rien. Sur avis de mon généraliste, j’ai pris rdv en PMA.

 

- Donc je suppose RDV chez le gygy pour faire le point et exams à la clé ? Comment as-tu vécu cette période ?


Donc oui, gyéco PMA. Une excellente spécialiste, dans un excellent service de l’avis général. J’y suis allée hésitante, seulement après un an d’essais et non deux. J’ai eu même peur de me faire jeter pour cette raison. Pas du tout. Elle a pris mon antécédent de GEU très au sérieux. Et je suis repartie avec un paquet d’examens à faire, monsieur également.


Et là, le couperet est tombé, ma première grossesse était un monstrueux coup de bol qui n’avait pratiquement aucune chance de se reproduire. Monsieur a été diagnostiqué OATS bien sévère.


Très dur à encaisser au départ le recours nécessaire à la PMA. La culpabilité pour lui, tout ça. Sans rentrer dans les détails au fur et à mesure des tentatives, son problème est apparu beaucoup plus léger, en revanche on m’a trouvé une très mauvaise réponse aux stimulations en raison d’un épuisement de ma réserve ovarienne. Donc pour la culpabilité on a inversé les rôles. Et surtout les chances de réussite se sont amoindries.

 

- Ton parcours PMA concrètement. As-tu trouvé cela dur, invasif, intrusif dans ta vie de couple ?


Ce qui est le plus difficile, je crois, c’est l’incertitude. La crainte que ça ne fonctionne jamais, de faire tout ça pour rien, de ne jamais avoir d’enfant tout simplement, aucune garantie. J’ai vécu les essais, les FIV plus que les IAC, comme un compte à rebours terrible. 4 essais, 3 essais, … Et les mauvaises réponses de ma part aux stims n’arrangeaient rien. Après la 1e FIV, on a commencé à nous parler du don d’ovocytes et du fait que nous n’irions peut-être pas aux 4 FIV.


Après il faut être disponible mais ça c’est malheureusement impossible d’y couper physiologiquement parlant. J’ai mis mon boulot entre parenthèses pendant les essais, j’ai eu la chance de pouvoir le faire. Evidemment au détriment de mon avenir professionnel, ne nous leurrons pas.


Pas simple pour le couple également, c’est évident. De fait, on vit les choses différemment. Les traitements restent essentiellement pour madame et il est difficile de se comprendre mutuellement. Et les échecs sont très durs à encaisser. Les variations hormonales dues aux traitements n’arrangent rien. Bref on a eu envie de s’entretuer de nombreuses fois. J’ajoute que sur le plan intime ça m’a un peu vaccinée de me faire trifouiller en long, en large et en travers (je vois que vous avez des images dans la tête) donc ça n’aide pas.

 

- As-tu eu l'envie d'abandonner ? Qu'est ce qui t'a fait continuer, te battre ?


Non, je n’ai jamais eu envie d’abandonner. Je voulais aller au bout coûte que coûte. Pour ne pas avoir de regret. Et vite. Pour passer à autre chose rapidement en cas d’échec. Je ne me voyais absolument pas rester en PMA 5 ans. Dans notre parcours, nous avons eu la chance de ne pas traîner : 2 IAC et 2 FIV en 8 mois du fait de mon épuisement et donc du temps qui jouait contre nous. Et je ne suis pas sûre que monsieur aurait dit oui pour une 3e FIV dans l’immédiat, voire même plus tard. Notre couple commençait à sérieusement pâtir de tout ça. Je pense avec du recul qu’on allait droit dans le mur.

 

- L'issue de ce parcours?


Une poulpette, Rose, bientôt 9 mois, née de la deuxième FIV. Nos chances étaient inférieures à 20%. Pas de findus. Un embryon B correct, un deuxième C moyen-moins. Et la plus belle chose de la vie : mon bébé, mon amour, ma raison de vivre. Elle m’a révélée, une claque énorme, je suis heureuse comme jamais.

 

- Oh!! Toutes mes félicitations, clap, clap, clap! Comment as-vécu ta grossesse?

 

Le début de la grossesse a été psychologiquement très dur pour moi, je crois que j’avais fait mon deuil d’un enfant et d’un coup tout a été chamboulé. J’ai même été très mal. Des doutes terribles… et la culpabilité d’avoir ces doutes. Le tout en silence tellement j’avais honte, évidemment impossible d’en parler à mon compagnon. Puis mon entourage familial a mis les pieds dans le plat, ils ont eu peur pour moi. Ça m’a fait un bien fou d’être écoutée et comprise. Et je crois que ça a tout débloqué.


Pour la suite, j’ai eu constamment le sentiment d’avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête. La crainte d’un malheur et de n’avoir jamais la chance de retomber enceinte. Encore aujourd’hui, je vis dans la hantise qu’il arrive quelque chose à ma fleur.


Pendant ma grossesse, j’ai choisi de faire l’autruche. Hop tête dans le sable. Et d’abord pour le verdict de la FIV, j’ai refusé d’aller faire la prise de sang persuadée que j’étais que c’était négatif, j’y suis allée 2 jours plus tard. Et ça a été comme ça pour tout. Je n’ai réalisé qu’à la naissance, et encore… au retour à la maison plutôt.

 

- Hihi une autruche! Un coup de cœur durant ton parcours?


Mon dragon de gynécologue^^ Une praticienne hors-pair, pas psychologue pour un sous de l’avis général mais qui est finalement bien plus humaine qu’elle ne le laisse paraître. Un deuxième (j’ai le droit à un bonus hein ?^^) : mes pmettes rencontrées sur un forum sans lesquelles je suis convaincue que je ne serais pas arrivée jusque-là. Leur soutien indéfectible, leurs explications, leurs expériences, leur écoute m’ont tout simplement permis d’avancer.

 

- Un coup de gueule?


Je réfléchis… non aucun. Vraiment. J’en suis même, quand je vois le résultat, à chérir ce parcours PMA si difficile mais sans lequel notre poulpe ne serait pas là, ce bébé là et pas un autre. J’ai un peu le sentiment que dans mon cas la récompense a mis en arrière-plan les difficultés.

 

- Que retiens-tu de ton parcours?


Mon bébé , des rencontres (irl et virtuelles), un personnel médical qui fait son maximum, une grosse réflexion sur la parentalité, une meilleure connaissance de moi-même, de la maturité, du relativisme, des obstacles franchis en couple.

 

- Quel(s) conseil(s) pourrais-tu donner à celles qui sont en plein dedans, qui vont devoir s'y mettre ?


Prendre les choses étape par étape parce qu’au début du parcours on est devant le Mont Blanc et on a le sentiment qu’on n’y arrivera jamais. C’est long, c’est pénible. Prenez les choses une par une, c’est essentiel pour avancer. Et une fois les examens faits, ça va beaucoup plus vite qu’on ne le pense.


L’annonce est évidemment difficile à vivre, il faut prendre le temps, se faire à l’idée, mûrir tout ça. Ça se tasse, se digère. Et ensuite on met les mains dans le cambouis, on se lance.


Et aussi faire confiance aux équipes médicales. Au sens où pour moi, m’interroger sur leurs démarches m’auraient donné une source de stress supplémentaire. J’ai choisi de m’en remettre à elles. Et ne pas hésiter à changer si on a un doute.


Autre chose, gaffe à l’usage intempestif d’Internet qui fait sacrément psychotter.


Se faire aider à côté : sophro, kinésio, psy, hypnose, etc.


Et enfin, on a parfaitement le droit d’être défaitiste, d’être convaincue que ça ne fonctionnera jamais. Ça ne change rien, donc pas besoin de culpabiliser en plus pour ça.

 

- C'est le mot de la fin, tu as champ libre, quel message voudrais-tu faire passer?


Je ne vais pas être originale. Ne jamais lâcher. Prendre le temps si nécessaire mais tout tenter. Aller au bout. Et on a le droit d’être négative, de partir perdante, de chouiner, de pleurer, de se plaindre, d’être en colère, de trouver ça injuste. On n’est pas des wonderwomen, quoique^^

Mais le jeu en vaut la chandelle.

 

 

Avant de nous quitter, Mrs Poulpe a tenu à nous faire partager une très jolie photo...

Pas de description, elle parle d'elle même et moi j'en suis in love....

 

 

 

Voilà, c'était Lili de Baisse ta culotte qui recevait Mrs Poulpe, je rends l'antenne, à vous les studios!

 

 

 

 

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Commentaires

belise6 le 23-08-2012 à 12:24:38
Superbe témoignage, mais on en doutait pas !! De gros bisous à la poulpette au si joli prénom !
aeterna le 23-08-2012 à 12:14:29
très beau témoignage !
pralinette le 23-08-2012 à 11:39:09
Tu m'as mis les larmes aux yeux ma belle! Beaucoup de bonheur avec ta merveilleuse petite fleur!
Vanille 974 le 23-08-2012 à 11:23:10
Très beau témoignage, j'en ai les larmes au yeux, le bonheur transpire chez cette jeune maman!!!
baisse-ta-culotte le 23-08-2012 à 11:15:32
mais où? je vois pas :(((((
aeterna le 23-08-2012 à 09:53:07
il manque un bout :-)

reviens de la piscine !!
metalness le 22-08-2012 à 22:41:51
Je venais à la base te remercier pour ta visite sur mon blog ( il y a quelque temps !) et de m'avoir prévenu que ce jour là j'étais photo du jour , sinon , j'aurais rien vu !

Et du coup , comme c'est ma première visite ici , je me retrouve à lire des trucs de filles !

Mais bon , y'a des trucs bien marrant et un langage qui me plait bien , alors , c'est pas impossible que je revienne traîner par ici .

Bonne fin de semaine , à+ .
ange-line le 22-08-2012 à 21:36:04
coucou, bien sympa cette interview de dernière minutes mais je veux la suite moi maintenant...bonne soirée
Kaellie le 22-08-2012 à 21:27:57
Je crois qu'il manque un morceau :/