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Ultime prise de sang...

Hors de question de supporter aujourd'hui la sale gueule à Vampirella. Comme je ne travaille pas  je vais donc à mon Labo habituel et y trouve beaucoup de réconfort.

Le biologiste constate avec effroi le piteux état de mes veines à force de prélèvements.

Il me piquera aux deux bras avant de trouver la veine qui acceptera de donner un peu de sang...

Je n'ai pas eu mal...

Voyant ma détresse il me prépare les résultats en urgence et à midi le verdict tombe: 44 ui

C'est bien une nouvelle fausse couche, ma deuxième fausse couche.

Bizarrement ça ne me fait ni chaud ni froid.

Les événements me glissent dessus. Je le savais de toute façon que ça allait finir comme ça. Alors autant que ça se finisse vite.

Je ne peux pourtant m'empêcher de penser que la vie est drôlement faite.
J'ai pissé les deux fois un 28, j'ai appris les deux fois un samedi que tout était fini...

Chéri est quant à lui désemparé, très triste, l'après midi se passe sans que nous nous parlions beaucoup...
Moi je continue à m'inquiéter car si j'ai saigné la veille depuis je n'ai plus de pertes.

La fausse couche a été confirmée mais elle ne se déclenche pas.

Lundi... Rien, pas de sang

Mardi... Rien pas de sang.

Je redoute de devoir passer par un curetage et appelle quand même Gygy pour lui expliquer. Il me dit d'un air détaché que si toujours rien dans une semaine il faudra que je vienne le voir.

Mercredi... Enfin... Le soulagement.

Je saigne.

Beaucoup.... Le soulagement fait place à la douleur et je me plie en deux. Je ressens tous les spasmes dans les reins c'est atroce.

Et de nouveau la course reprend. Je l'avais oublié celui là: mon rhésus!

De nouveau chez le généraliste pour une ordonnance de Rhophylac, de nouveau une commande en urgence auprès d'une pharmacie et c'est parti dans la quête d'une infirmière, Super Généraliste ne pouvant pas me piquer au moment où je récupererai mon injection.

Après avoir appelé sans succès tous les cabinets infirmiers des environs, j'en parle à ma meilleure amie qui me dirige vers une amie de sa maman infirmière et en plus pas trop loin du bureau.

Soit, nous irons donc là bas !

Son cabinet est....bizarre!

Le sol du cabinet est plein de terre et dans l'air ça sent l'encens. On se croirait dans un truc zen de relaxation, musique d'ambiance comprise !

Ma foi...

L'infirmière sort enfin de sa salle de soin où elle prodiguait un massage de réflexologie à une patiente et je me demande si je ne me suis pas trompée d'endroit.

Ma meilleure amie me regarde et me dit "non, ne t'en fais pas, tu es bien là où il faut, tu verras elle est géniale"

En effet, elle est géniale, très douce, elle a quelque chose de rassurant dans la voix. Je lui présente mon postérieur et elle commence à me piquer doucement. Sous le coup de la grosse aiguille je vacille et elle me retient en rigolant.

En m'injectant le produit tout doucement elle me demande quand mon bébé est né, car il lui arrive de temps en temps de pratiquer cette injection à des jeunes accouchées afin d'éviter que lors d'une prochaine grossesse le scénario "éjection" ne se mette en marche.

Je lui réponds alors qu'il n'y a pas de bébé que je fais ma deuxième fausse couche.

Elle est très gênée, moi pas, ma phrase est sortie froide et sans sentiments...
Elle refusera de me faire payer, m'embrasse sur les deux joues et me souhaite beaucoup de courage pour la suite.

Dans la voiture je me dis "du courage? Pourquoi du courage? Je vais bien, j'ai juste grave mal au cul à cause de cette satanée piqure mais je vais bien, j'ai seulement fait une deuxième fausse couche".

Je m'étonne moi même d'être aussi froide et détachée, mais c'est comme ça. Je ne me roulerai pas par terre en hurlant, je ne pleurerai pas.

Pas une seule larme....